Les pôles d’échanges multimodaux (PEM) sont un outil essentiel afin de connecter les différents modes de transport d’un territoire et faciliter ainsi les mobilités. Dans le cadre du projet « Mon réseau grandit », 7 PEM vont être créés sur Brest métropole et 2 restructurés. Tour d’horizon des principaux enjeux liés à ces équipements à l’occasion de la sortie de notre observatoire dédié aux PEM de la métropole brestoise.

Les pôles d’échanges multimodaux (PEM) occupent une place centrale dans l'organisation et l'optimisation de la mobilité urbaine et périurbaine. En favorisant l'intermodalité, ces équipements encouragent le transfert des usagers de la voiture individuelle vers des modes de transport plus durables, tout en améliorant l'accessibilité des territoires et contribuant ainsi à l’amélioration du cadre de vie, par la réduction de l'empreinte carbone et par l'amélioration de la qualité de l'air.

Ces équipements stratégiques permettent l’utilisation de divers modes de transport (tramway, bus et autocars) et donnent accès à des services liés à la mobilité : parkings relais, aires de covoiturage, ainsi que des abris vélos sécurisés. De plus, les PEM peuvent rassembler des commerces, des espaces de loisirs, des services publics et d’autres commodités, devenant ainsi de véritables lieux de vie au sein des villes.

À Brest, le projet « Mon réseau grandit » illustre parfaitement cette dynamique. En développant l'offre de transport public de la métropole brestoise, ce projet inclut la création de nouveaux PEM et l'optimisation des infrastructures existantes. L'objectif est de rendre les déplacements plus fluides, plus accessibles et plus respectueux de l'environnement, tout en répondant aux besoins croissants de mobilité des habitants.

Les pôles d’échanges multimodaux : infrastructures stratégiques pour une mobilité durable

Un rôle central dans l’organisation des mobilités

Les PEM sont des équipements structurants qui favorisent l’interconnexion entre les différents modes de transport. En fluidifiant les correspondances et en réduisant la rupture de charge, ils constituent des points névralgiques du réseau de transport local, régional et national. Conçus pour offrir un accès direct aux modes lourds (train, tram, bus à haut niveau de service), ils assurent aussi la connexion avec des solutions complémentaires (vélo, covoiturage, autopartage), participant ainsi à une mobilité intégrée et efficace.

Une réponse aux nouveaux défis de la mobilité

Depuis deux décennies, l’essor des mobilités alternatives (vélo, marche, modes partagés) redéfinit les pratiques de déplacement. Les PEM jouent un rôle clé dans cette transformation en intégrant ces solutions et en garantissant une accessibilité universelle, notamment pour les personnes à mobilité réduite. Ils proposent ainsi des infrastructures adaptées : stationnements sécurisés pour vélos, bornes de recharge pour véhicules électriques, information en temps réel sur les correspondances et services complémentaires (location et réparation de vélos).

Des infrastructures au service de la transition mobilitaire

Les PEM ont évolué au fil du temps. Les premières générations facilitaient la connexion entre transports en commun. Ensuite, avec l’essor de l’automobile, ils ont été conçus pour rabattre les automobilistes vers les réseaux de transport collectif afin de réduire la congestion urbaine. Aujourd’hui, ces pôles sont pensés pour renforcer la multimodalité et encourager l’usage de modes décarbonés. En regroupant une diversité de services de transport en un même lieu, ils améliorent la lisibilité et l’attractivité des offres alternatives à la voiture individuelle.

Les PEM, un outil de facilitation de la mobilité pour toutes et tous

Faciliter l’accès aux transports collectifs et partagés via les PEM favorise le report modal vers des alternatives durables. Toutefois, leur efficacité dépend également de politiques incitatives limitant l’usage de la voiture (régulation du stationnement, réduction des vitesses, adaptation du schéma de circulation).

Les PEM sont aussi un outil de lutte contre la précarité en matière de mobilité. Dans des territoires où la dépendance à la voiture engendre des fragilités économiques, ces infrastructures permettent aux populations captives ou vulnérables d’accéder à une offre de transport plus abordable et efficace. Par exemple, dans Brest métropole, 18,5 % des ménages sont en situation de précarité énergétique liée aux déplacements. La mise à disposition de solutions alternatives contribue ainsi à renforcer l’équité d’accès aux mobilités et à améliorer le cadre de vie.

Vers des pôles d’échanges plus intégrés et attractifs

Les PEM ne sont plus de simples hubs de transport : ils deviennent de véritables centralités urbaines facilitant l’intermodalité et la multimodalité. L’intégration de services complémentaires (commerces, services de proximité) et d’outils numériques améliore leur attractivité et leur efficacité. En optimisant la gestion des flux et en rendant visibles les alternatives à la voiture, ces pôles participent pleinement aux objectifs de transition écologique et de modernisation des réseaux de transport.

Le PEM : une définition pour une approche multiscalaire

Comparaison des caractéristiques des PEM

Les PEM, carrefours de mobilité 

Comme cela a pu être démontré, la notion de pôle d’échange multimodal reste encore à ce jour complexe et multidimensionnelle. Bien qu’employée dans les documents de référence et par les professionnels de la mobilité, la définition d’un PEM n’est pas strictement encadrée par des critères ou une règlementation spécifique, offrant tout à la fois une certaine flexibilité dans son application selon les spécificités de chaque territoire, mais également une lisibilité complexe selon sa localisation et son implantation dans le schéma de mobilité.

Pour rappel, les PEM se caractérisent par trois fonctions principales :

• Une fonction de centralité stratégique dans le système de mobilité.
• Une fonction de facilitateur d’accessibilité et d'outil d’aide à la diversification des formes de mobilité.
• Un vecteur de visibilité et lisibilité de la mobilité.

L’analyse des données recueillies révèle que ces infrastructures constituent des leviers essentiels pour favoriser l’intermodalité et améliorer l’accessibilité des territoires. Toutefois, plusieurs limites et défis subsistent, notamment en matière de maillage territorial, d’adéquation entre l’offre et la demande, et de prise en compte des besoins des usagers dans la conception des infrastructures et des services. L’amélioration de la signalétique, la sécurisation des parcours, la diversification des services et la mise en place de solutions de mobilité douce sont autant d’axes stratégiques à approfondir.