L’analyse des besoins sociaux est un diagnostic sociodémographique réalisé à partir des données d’observation sociale d'un territoire et établi avec l’ensemble des partenaires, publics ou privés, qui participent à la mise en œuvre des actions de prévention et de développement social. Elle représente une occasion pour l’ensemble des acteurs du territoire de se rassembler autour d’un projet social territorial cohérent, de connaître les besoins de la population dont le CCAS, centre communal d'action sociale, a la charge et de cibler les actions sociales à mener sur le territoire en fonction des besoins identifiés.

Une analyse multithématique

Le CCAS de Brest, membre de l’Adeupa, lui a confié la réalisation de cette analyse. Pour cela, il a mis en évidence six facteurs de vulnérabilité qu’il a souhaité étudier : les difficultés liées au logement, l’insécurité alimentaire, la précarité professionnelle, les freins aux pratiques de loisirs et culturelles, la pauvreté monétaire, l’isolement social et la pauvreté monétaire. Pour chacun de ces facteurs de vulnérabilité, des études thématiques spécifiques ont été réalisées : 

Huit études produites par l’Adeupa à partir d’entretiens avec les acteurs professionnels et de données statistiques :

     -  L’offre et les besoins en hébergement d’insertion

     -  Les expulsions locatives

     -  La demande de logement social

     -  L’habitat des personnes âgées dépendantes

     -  L’aide alimentaire

     -  L’insertion et l’emploi

     -  Les fonds de secours

     -  Le revenu minimum garanti

Une enquête par sondage sur l’isolement social réalisée par un prestataire extérieur (TMO Régions) auprès de 2 100 Brestois et Brestoises.

Une étude globale  visant à appréhender l’ensemble de ces sujets de façon transversale, réalisée à partir d’entretiens qualitatifs auprès de 28 Brestoises et Brestois en situation de vulnérabilité. 

Le choix d’une approche centrée sur les vulnérabilités

Vulnérabilité, pauvreté, précarité, fragilité, exclusion, désaffiliation, misère… La terminologie est particulièrement dense pour désigner les formes de dénuement et l’instabilité des conditions de vie. 

Cette densité témoigne du caractère multidimensionnel de ces phénomènes, démontré à de maintes reprises dans les travaux récents. Parmi ces termes, la notion de vulnérabilité parait être celle qui englobe le moins imparfaitement l’ensemble de ces enjeux : elle peut être à la fois sociale, économique, liée à des difficultés de logement, de travail, à des problèmes de santé, etc. 

Son caractère englobant tient à la fois au fait qu’elle est universelle d’abord puisque « nous sommes tous vulnérables », mais aussi contextuelle – nous ne sommes vulnérables que dans un contexte donné, en période de pandémie par exemple –, individuelle – la vulnérabilité ne frappe pas tous les individus de la même façon – et enfin réversible – il est possible d’agir sur les facteurs et le contexte, la vulnérabilité peut ne pas être définitive. L’exposition à la vulnérabilité est donc commune à tous les individus, mais non égale. 

Une notion qui se prête bien à l’analyse des besoins sociaux

Du point de vue des acteurs du champ social, parler de vulnérabilité c’est donc considérer que chaque individu peut, à un moment donné de son existence, être vulnérable et avoir besoin d’aide, d’accompagnement pour en sortir de cette situation. C’est un état de fait qui peut connaître des évolutions. Une personne n’est pas intrinsèquement vulnérable, elle peut l’être, à une période donnée de sa vie, avec à la fois des possibilités que sa situation se dégrade ou bien qu’elle s’améliore.

C’est aussi une notion qui permet de renverser la vision traditionnelle des politiques sociales en valorisant la capacité des individus à prendre appui sur des ressources à la fois individuelles et institutionnelles (dès lors qu’il en existe) pour retrouver une certaine autonomie. Par son universalité, cette notion présente dès lors l’intérêt d’être bien plus englobante que tous les concepts antérieurement utilisées pour désigner les individus en difficulté et se prête donc bien à l’analyse des besoins sociaux conduite par le CCAS de Brest.