Un relatif consensus émerge aujourd'hui sur la nécessité d'intégrer les individus dans les projets d'aménagement. Les débats conduits dans le cadre de la 36e Rencontre de la FNAU en 2016 confirment cette transformation dans la représentation du citoyen-habitant-usager et dans le rôle de l'individu comme «partie prenante» du territoire (et plus seulement comme bénéficiaire ou consommateur passif). 
Pourtant, un décalage reste de mise entre les discours et leur concrétisation – décalage qui contribue à exacerber à la fois attentes et frustrations, au sein d'une société civile dont les capacités d'organisation et d'action montent parallèlement en puissance. 
Mode essentiel du dialogue entre décideurs et citoyens, la concertation autour des politiques publiques et des projets urbains ne semble plus à la mesure de l'enjeu. Aujourd'hui, convaincre ou susciter l'adhésion à un projet ne suffit plus : dorénavant, il faut inverser le regard pour considérer l'ensemble des acteurs du territoire – institutionnels, économiques, associatifs ou particuliers –, comme autant de ressources et de moteurs pour son développement. 
Cette reconfiguration des rôles, liée à de profondes évolutions sociétales, ne va pas de soi. Elle génère tensions, résistances, conflits, et surtout incompréhensions. Elle impose de revisiter les bases communes de réflexion, autant que les cadres de l'action collective. 
Les agences d'urbanisme disposent d'un longue et solide expérience du «faire avec» en lien avec les institutions publiques locales et nationales, mais également dans le «faire avec» incluant la sphère économique. Par le biais de cet ouvrage, conduit en étroite collaboration avec le monde scientifique, elles souhaitent aujourd'hui contribuer à la construction d'un savoir-faire professionnel, susceptible de faciliter l'émergence d'un «faire avec» les individus – usagers, habitants, citoyens, et «sujets».