Observation et évaluation : deux thèmes bien distincts que l'on a encore trop souvent tendance à confondre. L'observation consiste à mesurer les phénomènes touristiques existants, tandis que l'évaluation permet d'analyser les effets d'une politique publique. Le secteur du tourisme est un sujet d'observation complexe, qui souffre en outre de la faiblesse des moyens qui sont consacrés à son étude. Bon an mal an, les méthodes d'observation progressent cependant, du fait à la fois de la pression de l'offre, des travaux des chercheurs et des instituts privés. À l'horizon des six prochaines années, il est probable que l'on arrivera à appréhender un peu mieux, et avec des données comparables, les phénomènes touristiques en France avant, peut-être, d'y parvenir au niveau mondial. L'évaluation des politiques touristiques est, quant à elle, un sujet relativement neuf. Derrière ce concept d'évaluation, la théorie permet de brasser des idées très larges et l'on peut, semble-t-il, tout évaluer en matière de politiques publiques : les effets sur l'économie, sur l'environnement, sur la sociologie locale... ; les méthodes d'évaluation elles-mêmes pouvant être utilisées comme outil d'intervention. La mise en oeuvre de ces concepts généreux est quant à elle plus difficile, et l'évaluation est une technique très exigeante. Rares sont les cas où, dans le tourisme, les démarches d'évaluation vont au bout de leurs possibilités. Dans la plupart des cas, les bilans effectués relèvent plus de l'audit des politiques publiques que de véritables évaluations; une mise en oeuvre partielle pouvant être source de biais et d'interprétations arrangeantes. Mais là encore, le secteur du tourisme avance et, ce qui est important, c'est que les concepts soient compris et repris par chacun, même si les mises en oeuvre sont encore décevantes.