Sale temps pour les services publics. Le ministre de la Fonction publique, Guillaume Kasbarian, a « hâte de partager avec [Elon Musk] les meilleures pratiques pour lutter contre l’excès de bureaucratie, réduire la paperasse et repenser les organisations publiques pour améliorer l’efficacité des agents publics ».

Témoin de ce qu’il présente comme une gabegie, la supposée « dérive de l’absentéisme » dans la fonction publique. Dans un contexte de débat budgétaire où le gouvernement cherche 60 milliards d’euros d’économies pour enrayer l’explosion du déficit public (6,1 % cette année et 7 % en tendance l’an prochain), ce sont bien les services publics qui sont dans le viseur, eux qui représentent près de 40 % de la dépense publique (600 milliards d’euros sur 1 600 milliards).

L’école, le supérieur, l’hôpital, les tribunaux ou la police sont pourtant déjà fort mal en point. Les mauvaises conditions de travail des agents détériorent la qualité du service rendu et nourrissent en retour la défiance des usagers. Or, les services publics ne sont pas qu’un coût, mais bien un investissement. Ils permettent de répondre collectivement à des besoins essentiels, et dessinent un horizon de cohésion et de justice sociales.

Ils sont un projet de société qu’il y a urgence à réhabiliter et à défendre.