C’était il y a quatorze ans. L’équipe éditoriale de Télérama trouvait une formule qui allait perdurer pour qualifier les entrées de ville commerciales développées sans contrôle ni intention urbanistique : « la France moche », celle des fameuses « boîtes à chaussures » qui occupent encore d’interminables linéaires, auxquelles s'ajoutent des ensembles logistiques ou économiques tout aussi minéraux et monofonctionnels. 

Hier, propriétaires et développeurs voyaient large. Aujourd’hui, l’artificialisation sans frein laisse place à un recyclage urbain soucieux d’employer au mieux chaque mètre carré. Les besoins de production restent énormes – qu’il s’agisse de logements bien sûr, mais aussi d’activités à maintenir ou à attirer, ou d’espaces à (re)végétaliser pour le bien-être et la santé. Les zones commerciales ou économiques vieillissantes deviennent ainsi des gisements fonciers précieux pour des opérations de mixité urbaine, nonobstant la crise immobilière. C’est le sujet de notre dossier thématique (p.20). 

A lire aussi dans ce numéro, à l’occasion du Forum des Projets Urbains du Grand Ouest1le 19 mars à la Cité mondiale de Bordeaux : un focus sur les stratégies et projets bordelais en évolution (p.34). Des élus engagés s’y expriment ; ils démontrent ce que peut la volonté politique, dans une conjonction de réflexion et d’action.