Cela fait plus de 40 ans que le rôle crucial de la biodiversité dans le futur de l'humanité a été officiellement et internationalement reconnu, lors du Sommet de la Terre, à Rio en 1982. Quatre ans que la crise du Covid et ses confinements, en 2020-2021, ont fait miraculeusement apparaître aux yeux des citadins la capacité de revitalisation du vivant en proportion de la réduction provisoire de l'activité humaine. Entre ces deux dates, les pratiques du « développement durable» se sont progressivement intégrées dans les stratégies d'aménagement, stimulées par les lois « Grenelle » de 2009 et 2010, Biodiversité de 2016, ou Climat et Résilience de 2021. Dans un cadre réglementaire plus robuste, la séquence« éviter-réduire-compenser » (introduite en droit français en 1976 !) a trouvé des traductions de plus en plus solides. Des paysagistes ont obtenu la position de mandataire sur de grands projets urbains. Ces dernières années, le métier d'écologue s'est inséré dans les fonctions multiples qui aboutissent à la réalisation d'une opération. Un mouvement (certes trop) lent et (certes pas assez) profond aboutit aujourd'hui à une configuration un peu différente des projets immobiliers, partie émergée et finalement la plus impactante des projets urbains, sujet de notre dossier (p. 26). Et la crise immobilière n'aboutit pas, pour l'instant, à des reculs sur ces sujets. Des avancées précieuses, à consolider.