Etrangeté

Si la possibilité de l’atténuation s’éloigne de plus en plus, il est impératif de s'adapter aux conséquences du changement climatique. Cette adaptation nécessite des investissements massifs et rapides -le coût de l’inaction s’annonçant dix fois supérieur à celui de l’action. Villes et territoires se situent à une bonne échelle d'intervention. Tous ces constats ne font plus vraiment débat parmi les acteurs urbains -élus et experts, concepteurs et aménageurs-, comme l’illustraient les ateliers du Forum des Projets Urbains de la Méditerranée1, le 16 juin à Marseille ; une édition placée sous le signe de la résilience méditerranéenne. Vision partagée également sur les orientations à prendre : sanctuariser des trajectoires de transition, réorienter le modèle économique de l’aménagement, renforcer les solidarités territoriales, s’attacher à une vision systémique pour articuler les pratiques et consolider les filières (sur ce dernier point, lire page 20 notre dossier sur les filières de la transition : leur développement permettrait d’aligner objectifs climatiques et souveraineté productive).

On quittait pourtant ce Forum avec un sentiment d’étrangeté. Quel décalage entre les réalités décrites au FPU par des acteurs ultra-motivés, porteurs de solutions, et un contexte national où on s’acharne à détricoter la moindre mesure utile ! Etrangeté et tristesse.