Autour de la table

Se mettre autour de la table en amont des autorisations d’urbanisme, entre collectivité territoriale, aménageur, promoteurs, constructeurs, architectes-urbanistes et bureaux d’étude (sans parler des habitants et utilisateurs) : l’idée revient régulièrement dans les discussions sur les façons les plus sûres de mener un projet à bien. Pour élaborer un diagnostic partagé. Pour affirmer les objectifs et identifier les invariants. Pour se poser les bonnes questions. Pour partager des informations. Pour regarder les contraintes des différentes parties en présence.

La pratique n’est pas nouvelle, mais elle est particulièrement utile au moment où il s’agit de construire des modes de faire adaptés à l’urgence écologique, pour que des ambitions bien comprises débouchent sur des réalisations maîtrisées.

Le dialogue, l’évaluation – et le contrôle – devraient être maintenus pendant tout le processus de projet et pendant la réalisation. Combien de fois les qualités d’un projet immobilier ou urbain ont-elles été rognées en cours de route, plus ou moins discrètement, au gré des contraintes économiques, d’habitudes de fonctionnement difficiles à changer, ou de l’amélioration des marges ? Et c’est le volet environnemental qui aujourd’hui en souffre le plus, comme l’a dénoncé récemment Franck Boutté, Grand prix de l’urbanisme 2022, dans une publication LinkedIn remarquée (cf. p. 36). La vigilance des maîtres d’ouvrage doit s’appuyer sur les concepteurs, à ne pas expulser de la table une fois le projet lancé.    

Marie-Christine Vatov, rédactrice en chef